mardi 24 août 2010

La quête

Au printemps 2007, mon ami de longue date Manu André me propose l'achat d'un voilier. Il me parle de voyages à la voile depuis un moment déjà, lui qui a eu la chance de passer ses années de jeunesse sur des voiliers avec ses parents. Il rêve de croisières en Grèce et nous conte les histoires de son marin de père. Pour ma part, mon unique connaissance de la voile se résume à quelques semaines d'apprentissage paresseux sur la côte équatorienne. Pedro, médecin et amiral de la marine chilienne en exil, m'apprend les rudiments de la voile sur son 45 pieds le long des falaises dans les alentours d'Ayangue, son port d'attache. Il cherche des équipiers pour naviguer vers Cuba, où il veut s'établir et donner une bonne éducation à ses deux fils. Le voyage ne se réalisera jamais. Cette année là le Nino sévit et je quittes l'Équateur où la situation se déteriore rapidement. Des maladies tropicales jusque là disparue réapparaissent, comme le choléra et le dengue, que j'attraperai d'ailleurs.  Nous sommes en 1997, j'ai 19 ans.

Quelques années plus tard, en 2003, je réside au Bic, dans le Bas-St-Laurent. J'y suis mon cours de scaphandrier à l'Institut Maritime du Québec. Un de mes professeurs possède un voilier, un Tanzer 7.5, et me propose une sortie sur le fleuve St-Laurent. La brise est bonne, 25 noeuds. Avec un ris dans la grand voile nous sortons jusqu'à l'Île St-Barbabé. Je n'ai pas refait de voile depuis l'Amérique Latine, mais je retrouve les sensations que je connais.

Retour à l'hiver 2007 lorsque Manu me parle de l'achat d'un voilier. L'idée est incongrue. Il m'aurait suggéré d'acheter un cheval et ç'aurait été la même chose. C'est du moins ce que je pense à ce moment là. Après réflexion, je me rends compte qu'il a eu du flair pour choisir son partenaire de voile, et c'est d'ailleurs un peu le début de cette histoire. Nous achetons donc un Tanzer 22 1974. Je ne connais évidement rien dans les voiliers. Son père nous dit que le prix est bon et que c'est une occasion à ne pas râter. Ce petit "daysailer" a fait ses preuves. C'est donc au printemps 2007 que je deviens co-propriétaire du Douce Heure... Plus tard rebaptisé le Pastaga. J'y refait mon apprentissage de la voile et pendant trois étés au Lac Champlain, je me fais la main sur ce petit croiseur fort agréable qui me pardonne mes erreurs de débutant. C'est durant ces trois saisons que je prends réellement goût à la voile. J'ai déjà certaines connaissances en navigation puisque j'ai piloté des bateaux en Gaspésie lorsque j'y travaillait en plongée. Cependant, je (re)découvre étrangement une nouvelle dimension à la navigation, celle de l'autonomie grâce à la puissance motrice du vent.

Après un an de recherche et d'apprentissage sur la construction des voiliers, mais surtout après la vente du Pastaga, je tombe sur l'annonce du Merilokki. Je suis d'abord frappé par sa ligne de flottaison et le design élégant de sa coque. Le titre de l'annonce est étrange: voilier de mer de 34 pieds. J'y découvre cependant que le bateau a été bâti par Fiskars. J'ai eu la chance de visiter un Finnsailer 34 fabriqué par le même chantier naval et je sais déjà qu'il s'agit d'un voilier de qualité. Le prix est plutôt bas pour un voilier de cette taille au Québec. Sans hésiter je contactes le vendeur. Je finis par apprendre que le voilier se trouve à la même marina que le Pastaga... Moi qui ai cherché partout et même sérieusement considéré d'en acheter un au Guatemala... Je décide donc d'aller le voir avant de rencontrer le propriétaire. À ma grande surprise, le voilier est à 30 mètres de celui que j'ai vendu en mars 2010. Tout ce temps je cherchais et sous mon nez se trouvait le Merilokki... Il attendait patiemment que je le remarque.

Cela m'aura prit quelques visites et beaucoup de recherche, mais j'ai finalement trouvé un bateau: un King's Cruiser 33 1976.

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